Timothée
Talard

Atelier : Ateliers de la Ville
19 Boulevard Boisson
Fr-13004 Marseille

BIOGRAPHIE

Timothée Talard a fait ses études à l’ENSBA Paris. En 2010, Agnès B lui offre sa première exposition personnelle à la galerie du jour. Ses travaux font l’objet d’expositions personnelles et collectives en France et à l’étranger : Centre Culturel Français de Hanoi; Salon de Montrouge; résidant au 104 en 2009, Centre d’Art Bastille Grenoble, Bentley’s Fine Art et Beach Gallery à Londres; The Wall (Madrid), etc. Récemment il a exposé au MAC Marseille, au pavillon de l’Arsenal (Paris) et en Corée.

Il est représenté par la galerie Gourvennec Ogor.


Né en 1983
vit et travaille à Marseille
www.timotheetalard.com

 

LE MONOCHROME, OU LA POURSUITE DE L’AVENTURE

Il serait absurde d’investir une partie de l’œuvre d’un artiste en l’isolant de la création qui l’a précédée. Timothée Talard semble appartenir à ces grands arbres qui prolifèrent de branches en branches n’hésitant pas à enraciner à nouveau ses nouvelles pousses dans la terre pour en cueillir résolument des fruits nouveaux. Voir la série des monochromes comme un identifiant de l’œuvre de Talard serait un non sens car ça ne pourrait exprimer, et encore moins résumer son travail. Le monochrome, lui, se résume par le parti-pris d’une surface unifiée, une sorte de radicalisation de l’espace plastique par la couleur ou la matière. Ce qui se joue alors sur la toile est à voir « simplement » en face à face. Nulle narration ne vient piloter le regard. Cette série des monochromes semble couper toute relation avec les œuvres précédentes qui émergeaient des images de la culture gay, urbaine, trasch, qui, elles, développent du « raconté »… Nous serions, avec les monochromes, dans un silence à la fois plastique et méditatif. Devant nous, de nombreux tableaux se suivent qui ne diffèrent que par leur chromie singulière. Le spectateur pense avoir devant lui une gamme étalonnée de couleurs qui se succèdent. En réalité, la rencontre visuelle et physique avec les tableaux ménage des surprises. Ce que l’on croyait saisir au premier regard nous échappe lorsqu’on se déplace devant les toiles. Ce rectangle rose qui semblait unifié se transforme au gré de notre déambulation vers un vert inattendu ! Il en est de même avec ce bleu qui se transforme doucement en rouge, sans heurt, et sans qu’on puisse saisir où se situerait le passage infra mince à l’autre couleur. Nous ne sommes plus le sujet dominant, nous sommes l’objet de cette transformation devant nos yeux. Nous sommes le spectateur médusé de cette apparition-disparition, comme le rappellent les irisations des peintures de la série « Un arc en ciel dans la nuit ». Ces irisations produites par les hydrocarbures utilisés pour peindre renvoient à la notion de lumière, de flamme, de feu. Mais rien ne vient par hasard, et l’on pourra trouver des liens évidents avec des œuvres précédentes, comme les séries « Par le feu », « immolation », « Centrale 1,2,3 », et, bien sûr, « pétrole », « Offshore », ou « Flamme 1, 2, 3 ». On pourrait proposer que ces premières œuvres se prolongent dans les monochromes en incorporant les signifiants feu, flamme, Offshore, pétrole, dans la précipitation chimique des hydrocarbures pour en chercher leur résolution sémantique dans la couleur en déplacement.

Bernard Muntaner

 

Monochromes, 2014

Vue d’exposition, résine d’acrylique sur toile
130 x 90 cm (chaque)

Monochromes, 2014

Vue d‘exposition, résine d’acrylique sur toile
130 x 90 cm (chaque)

Sans titre, 2015

Vitraux (verre, miroir, cuivre, étain)
90 x 70 cm (chaque)

Vue d'exposition, 2014

Caisson lumineux, peinture aérosol
150 x 135 x 12 cm (chaque)

Tentatives de monochromes, 2014

Vue d’exposition, aquarelle sur papier
200 x 150 cm (chaque)