Atelier :
1 place de Lorette
Fr-13002 Marseille
BIOGRAPHIE
Sara Sadik obtient en 2018 son DNSEP à l’École des Beaux-Arts de Bordeaux. Le travail de Sara Sadik s’ancre dans ce qu’elle identifie comme la culture beurcore, celle de la jeunesse des quartiers populaires issue de la diaspora maghrébine. Son travail a été présenté lors de différentes expositions collectives, notamment à 221 A (Vancouver, 2017), Karma International (Zurich, 2017), «Waiting for Omar Gatlato» à la Wallach Gallery – University of Columbia (New- York, 2019), «Désolé» à la Galerie Edouard Manet (Genevilliers, 2020) et «Intérieur, pluie» à la Galerie Crèvecoeur (Paris, 2020). Sara Sadik a présenté des performances à l’occasion du Festival Do Disturb – programmation Triangle France – Astérides (Paris, 2019) et du Festival Parallèle (Marseille, 2020). Sara Sadik participe à la Biennale Manifesta 13 dans le cadre du programme Traits d’union.s.
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Née en 1994 à Bordeaux.
Mêlant dans sa pratique artistique vidéo, performance musicale, installation et photographie, Sara Sadik prend pour source d’inspiration la culture populaire des banlieues en questionnant sa représentation à travers des référents liés à musique, la mode mais aussi les réseaux sociaux ou la science-fiction. Développant un corpus d’œuvres explorant les symboles esthétiques de la culture beurcore, — celle de la jeunesse des quartiers populaires issus de la diaspora maghrébine, souvent exotisée ou méprisée—, Sara Sadik s’attache à la documenter à travers fictions et mises en scènes dont elle est souvent l’une des interprètes.
L’attention aux mythologies contemporaines de la culture beurcore marque l’un des fondements du travail de Sara Sadik. Du groupe de rap PNL, auquel elle fait explicitement référence dans les titres de certaines installations, à la marque de vêtements à bas prix Kalenji dont elle habille les protagonistes de ses films, des logos de l’Olympique de Marseille qu’elle appose à ses photographies aux poches de jus de fruits Capri Sun qui lui servent de support pour un filtre Instagram, ce sont autant de référents générationnels qu’elle convoque avec humour et une pointe d’ironie.
Sara Sadik se joue des clichés sociétaux en les déconstruisant et les réinjectant dans des récits imaginaires et détournés. Au-delà des stéréotypes sur la banlieue et sur les populations d’origine maghrébine, ce sont les représentations de la masculinité du “jeune arabe de cité” qui semblent fasciner l’artiste et qu’elle se plaît à tordre et à refonder. Enfin, la ville de Marseille où elle réside apparaît non seulement comme une toile de fond quotidienne pour sa pratique mais aussi comme une inspiration première, d’ordre sociale et esthétique.
Martha Kirszenbaum