Ateliers d’artistes de la ville de Marseille Joohee Yang

Joohee
Yang

Atelier : Ateliers de la Ville
1 place de Lorette
Fr-13002 Marseille

BIOGRAPHIE

Il m’apparait comme fondamental que le processus de création s’apparente à une sorte de pendule, dont les oscillations entre certitudes intimes et réfutations critiques rythment le cours, avec une fréquence telle que ni la croyance aveugle ni le doute paralysant n’y ont leur place.

Il en va de même pour mon mode de vie, pareil à une balance, où plusieurs cultures (Allemagne, Canada, Corée du Sud, France, Japon, et Suisse) cherchent en moi un équilibre précaire, pareil au fil de fer du funambule duquel je tombe toujours, avec curiosité et plaisir, un fil conducteur que je veux avant tout expérimental.

Il me semble que l’importance du processus de création, de l’état gestatif de l’œuvre, est si ce n’est plus grand, du moins équivalente à celle de son aboutissement tangible, c’est-à-dire à la mutation qui s’opère dès sa considération par autrui, son exposition.

Le perpétuel mouvement auquel je me suis contrainte durant les résidences que j’ai faites m’a fait appréhender ces espaces-temps transitoires comme des périodes particulièrement denses et fécondes, où cohabitent l’impératif stimulant d’un « accouchement » in-situ, et la réflexion sur les conditions de possibles que la brièveté et la situation géographique excluent.

C’est pourquoi mes recherches s’alimentent de la relation que je tisse avec le contexte socio-culturel dans lequel elles s’inscrivent, et en extraient les matériaux que constituent son urbanisme, ses coutumes, ses superstitions, en somme ses façons d’être au monde.

Je pourrais résumer ainsi la question récurrente qui habite mon travail : comment s’articulent, balancent, se concilient, nature et culture selon les environnements et quelle place la réponse qu’y apporte l’artiste occupe-t-elle ?

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Née en Corée du Sud
vit et travaille en tant que voyageur, observateur sans atelier fixe.
www.jooheeyang.com

Née à Séoul, JOO-HEE YANG a grandi dans le « béton et la lumière des néons ». Son pays, contrairement à elle, ne s’embarrasse pas des témoins de l’Histoire : chaque rappel de ce dernier est détruit et remplacé par des bâtiments flambant neufs. Seule une plaque marque leur existence passée. Alors que la nature semble connaître le même destin, elle transparaît elle-aussi dans le travail de Yang. L’artiste répond toujours à un contexte donné, faisant transparaître l’organique lorsque règne le synthétique. Ses installations sont issues d’un travail long et fastidieux – et convoquent la plupart du temps des méthodes et matériaux qu’elle n’a pas précédemment expérimentés. Rien dans sa pratique ne rappelle un système normé : tout oscille. Difficile de savoir en observant ses parpaings endommagés ou ses sols couverts de terre si l’esthétique convoquée est celle du chantier ou celle de la ruine. Loin de l’hystérie consumériste coréenne, Joo-Hee Yang voyage de résidence en résidence afin de se confronter à de nouvelles traditions, s’attachant au processus au même titre qu’au résultat, qu’elle laisse d’ailleurs dans le contexte qui l’a vu naître.

Charlotte Cosson & Emmanuelle Luciani