Atelier :
1 place de Lorette
Fr-13002 Marseille
BIOGRAPHIE
Madison Bycroft est diplômé·e de l’University of South Australia (2013) et du Piet Zwart Institute of Fine Arts de Rotterdam (2016).
Récentes expositions et événements auxquelles l’artiste a participées : « Catdog », Greenaway Art Gallery (Adelaide, 2017) ; «Je, Me », Adelaide (Marseille, 2017) ; « Desk Set », CAC Brétigny (2018) ; « À Cris Ouverts – 6e Biennale de Rennes » (Rennes, Saint-Brieuc, 2018) ; « Future Generation Art Prize », Pinchuk Art Center (Kiev et Venise, 2019), « Futur, Ancien, Fugitif », Palais de Tokyo (Paris, 2019) et « Making Kin » à la Kunsthaus Hamburg (Hambourg, été 2020).
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Né·e en 1987 à Kaurna Yerta/Adelaide (Australie).
Madison Bycroft est interprète, scénographe, dessinateurice industriel·le, sculpteurice, écrivain·e, joueureuse de tours, auteurice de limericks, orchestrateurice de medleys et instigateurice de rencontres, entre autres talents. Cependant, méconnaître ou malécrire l’artiste ne serait pas lui faire du tort, mais plutôt jouer le jeu de « l’anti-portrait » qui est actuellement un principe clé de son travail. Revêtus du langage de la résistance, de la fugitivité et de l’illisibilité, la rencontre avec sa pratique est un apprentissage à ne pas révéler ce qui est historiquement occulté. Entrez dans un défilé de personnages, de fugueureuses et de clandestin·e·s, de traînard·e·s, d’artistes et de mystiques ; des personnages historiques non identifié·e·s, mais qui se feront connaître. « Je préfère que mes personnages soient comme des poissons clignotants dans la mer, » dit læ narrateurice à voix feutrée, « se faufilant entre les doigts et peut-être blessant les paumes pour mieux y échapper. »
Affirmer le droit de refuser d’être pleinement connu·e est ce qu’Édouard Glissant pourrait appeler « l’opacité ». De telles stratégies glissantes d’opacité déroutent de façon tactique des mondes fourmillant de différences, permettant à la fois une résistance à être lisible pour les structures de surveillance et de contrôle tout en évitant que cette illisibilité ne sombre dans un vide abject.
Une première rencontre peut se faire par le rire, un humour étrange et troublant de mimétisme remanié et de comédie camp. Des dessins tentaculaires peuplés de créatures criardes se répandent et s’ossifient en sculptures hurlantes ; Britney Spears et Bach rythment des performances où se jouent des chants collectifs, des psalmodies, des battles et des soliloques – des échos de familiarité dans les mondes méconnaissables que l’artiste façonne.
Jessica Saxby